Le pessimisme n'est pas un trait de caractère de Schopenhauer mais une invention conceptuelle et une disposition éthique conséquente à son système philosophique. Ainsi, le pessimisme n'est pas le simple constat des misères du monde, mais un dispositif critique contre toutes les illusions de nature à nous faire croire béatement que le bonheur est inhérent à la vie.
Dès lors, le pessimisme est une preuve de grande santé intellectuelle: une chose est de dire que la vie n'a aucun sens, une autre est de prendre acte que le sens de la vie est son non-sens. Dans un cas, la lucidité ne vaut que le temps de l'égarement intellectuel, dans l'autre cas, la lucidité est une vision claire de ce que la vie peut apporter. Aussi, le pessimisme n'est-il pas un préambule à la dépression, mais une assurance contre le malheur.
La métaphysique de l'amour sexuel, chp. 44 des Suppléments au livre IV du Monde comme Volonté et comme Représentation, est l'illustration des vertus du pessimisme. Schopenhauer y élabore une critique des illusions de la passion amoureuse non sans souligner son importance. L'amour sexuel est l'enracinement de la passion amoureuse dans l'instinct sexuel. Les formes les plus diverses de marivaudages, formes individualisées de la Volonté, ne sont, au final, qu'instinct sexuel, c'est-à-dire expression du vouloir-vivre.
Ce faisant, le vouloir-vivre est principe de toutes choses et les multiples formes de l'amour ne sont que le miroir de la Volonté. Cependant, on aurait tort de n'opérer ici qu'une réduction de l'amour à l'instinct sexuel, car, bien que la Volonté soit le principe, celle-ci affirme son but sous des formes à chaque fois individualisées. Aussi, tandis que la Volonté veut le sexuel, l'individu veut l'amour. L'objet d'amour répond certes à un besoin propre à la Volonté, mais ma volonté pare ce but des apparences d'un amour singulier.
Il convient dès lors de considérer que le but de l'amour sexuel est la procréation. Autrement dit, derrière les inclinations qui poussent à aimer tel objet d'amour, se cache un principe de perpétuation de la vie. Mais si l'amour est une illusion qui dissimule la procréation, il ne faut pas en déduire que l'amour est une erreur, mais seulement une illusion. En effet, dans la conclusion à sa Métaphysique de l'amour sexuel, Schopenhauer affirme que l'illusion de l'amour sexuel est l'effet de l'indestructibilité de l'être en soi de l'homme, c'est-à-dire la Volonté. Ce faisant, les illusions de l'amour sexuel ne sont pas des futilités, mais une nécessité pour la vie.
Le concept d'amour sexuel doit donc s'entendre comme une métonymie où se conjuguent un principe universel, la Volonté comme vouloir-vivre, et un principe particulier, ma volonté comme désir amoureux. Aussi , le pessisme, invention de Schopenhauer, nous invite à distinguer entre faire l'amour (expression du vouloir-vivre) et croire en l'amour (représentation illusoire de ce même vouloir-vivre). Il n'y a nul malheur à se reproduire, mais se faire des illusions sur ce que nous apportera cet amour de la vie, c'est se destiner à souffrir. Auquel cas il faut en conclure que le désir est un instinct sexuel qui a pris corps et me fait parfois espérer plus que le seul bonheur de donner la vie.
Dès lors, le pessimisme est une preuve de grande santé intellectuelle: une chose est de dire que la vie n'a aucun sens, une autre est de prendre acte que le sens de la vie est son non-sens. Dans un cas, la lucidité ne vaut que le temps de l'égarement intellectuel, dans l'autre cas, la lucidité est une vision claire de ce que la vie peut apporter. Aussi, le pessimisme n'est-il pas un préambule à la dépression, mais une assurance contre le malheur.
La métaphysique de l'amour sexuel, chp. 44 des Suppléments au livre IV du Monde comme Volonté et comme Représentation, est l'illustration des vertus du pessimisme. Schopenhauer y élabore une critique des illusions de la passion amoureuse non sans souligner son importance. L'amour sexuel est l'enracinement de la passion amoureuse dans l'instinct sexuel. Les formes les plus diverses de marivaudages, formes individualisées de la Volonté, ne sont, au final, qu'instinct sexuel, c'est-à-dire expression du vouloir-vivre.
Ce faisant, le vouloir-vivre est principe de toutes choses et les multiples formes de l'amour ne sont que le miroir de la Volonté. Cependant, on aurait tort de n'opérer ici qu'une réduction de l'amour à l'instinct sexuel, car, bien que la Volonté soit le principe, celle-ci affirme son but sous des formes à chaque fois individualisées. Aussi, tandis que la Volonté veut le sexuel, l'individu veut l'amour. L'objet d'amour répond certes à un besoin propre à la Volonté, mais ma volonté pare ce but des apparences d'un amour singulier.
Il convient dès lors de considérer que le but de l'amour sexuel est la procréation. Autrement dit, derrière les inclinations qui poussent à aimer tel objet d'amour, se cache un principe de perpétuation de la vie. Mais si l'amour est une illusion qui dissimule la procréation, il ne faut pas en déduire que l'amour est une erreur, mais seulement une illusion. En effet, dans la conclusion à sa Métaphysique de l'amour sexuel, Schopenhauer affirme que l'illusion de l'amour sexuel est l'effet de l'indestructibilité de l'être en soi de l'homme, c'est-à-dire la Volonté. Ce faisant, les illusions de l'amour sexuel ne sont pas des futilités, mais une nécessité pour la vie.
Le concept d'amour sexuel doit donc s'entendre comme une métonymie où se conjuguent un principe universel, la Volonté comme vouloir-vivre, et un principe particulier, ma volonté comme désir amoureux. Aussi , le pessisme, invention de Schopenhauer, nous invite à distinguer entre faire l'amour (expression du vouloir-vivre) et croire en l'amour (représentation illusoire de ce même vouloir-vivre). Il n'y a nul malheur à se reproduire, mais se faire des illusions sur ce que nous apportera cet amour de la vie, c'est se destiner à souffrir. Auquel cas il faut en conclure que le désir est un instinct sexuel qui a pris corps et me fait parfois espérer plus que le seul bonheur de donner la vie.
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