Lectures philosophantes

Lectures philosophantes

mercredi 29 décembre 2010

Synopsis du cours du 18/11/10 - La machine d'écriture Deleuze-Guattari

notes (à compléter)

La tentation est grande de distinguer dans L'Anti-Oedipe ce qui appartient à Deleuze et ce qui appartient à Guattari. Les lectures françaises de cette oeuvre commune ont pris pour habitude caricaturale de sous-estimer, voire d'ignorer l'apport de Guattari (pour une lecture équilibrée de cette oeuvre bicéphale, cf. François Dosse et Manola Antonioli). Ce faisant, on lit l'oeuvre sans comprendre que celle-ci relève d'un procès d'écriture qui n'est pas réductible à son résultat.
L'Anti-Oedipe est une machine d'écriture, la façon dont ça a fonctionné entre les deux auteurs, la parole mêlée de Deleuze et Guattari sans que l'on ne puisse ni ne faille en démêler l'ensemble. Le texte fonctionne ainsi moins par la connivence ou la complicité des deux auteurs que par familiarité des deux auteurs via un processus de décantation des propos et d'incrustation des écritures. Ainsi des relations que l'on peut établir entre le matériel apporté par Guattari (cf. texte en notes) et le travail d'épuration effectué par Deleuze: on se trompera à n'y voir qu'un travail de mise en forme tant les propos de Guattari viennent sans cesse contaminer les armes lourdes de la philosophie greffées par Deleuze. La machine d'écriture est ainsi un agencement collectif d'énonciation témoignant de la façon dont le discours de Deleuze et le discours de Guattari se sont branchés l'un sur l'autre pour constituer un flux d'écriture qui n'est ni à l'un ni à l'autre. Aussi ce livre est-il moins une oeuvre avec la fonction d'auteur pour en assumer le dire, mais une production avec des énoncés qui ne renvoient qu'à eux-mêmes.

Sans doute un jour, sera-t-on lire l'Anti-Oedipe sans plus se soucier de leurs auteurs tant la fonction d'auteur n'est qu'un reste de la machine d'écriture. Car s'il faut entendre "machine " dans sa littéralité, alors ce livre a quelque chose qui nous échappe. Fort est de constater que le lecteur peu habitué à des textes philosophiques y verra sans doute une machine-folle agglomérant ensemble, gros mots et concepts, allusions et références, boutades et définitions... Quant au lecteur plus avisé, il sera vite perdu dans cette machine qui ne s'organise pas comme une docte gadget académique. Aussi le lecteur lui aussi doit-il machiner avec l'ouvrage, c'est-à-dire opérer des coupures dans le flux d'écriture du livre, s'y inscrire en trouvant comment ça fonctionne non pas tant dans le livre qu'entre le livre et lui-même. Chaque lecture doit d'une certaine façon inventer l'ouvrage, non pas tant en l'interprétant à sa façon, mais en faisant que quelque chose se produit entre lui et l'oeuvre.

mercredi 1 décembre 2010

Textes pour le cours du 2/12/10

Le cours portera sur le chapitre 5 de la première partie de l'Anti-Oedipe de Deleuze-Guattari.



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