Lectures philosophantes

Lectures philosophantes

mercredi 31 décembre 2008

Cinéma et philosophie - séquences pour le cours du 25/11/08

Esthétique du cinéma - la musique


Séquence 1: le Requiem de Mozart



Séquence 2: Stanger in the Night, F. Sinatra




Séquence 3: I want a boy for Christmas, (source non identifiée et non présente au générique)





Séquence 4: Jazz Suite n°2, Waltz 2, D. Shostakovich
Le double générique d'Eyes Wide Shut




Séquence 5: Baby did a bad thing, C. Isaac

lundi 29 décembre 2008

Aphorismes

L'aphorisme est l'expression la plus brève possible d'une pensée. Comme énoncé, elle est la posture d'une pensée; comme figure, elle suppose l'exercice de la pensée pour la dénouer.



vendredi 26 décembre 2008

Cinéma et philosophie - synopsis du cours du 18/11/08

Le diaporama ci-dessous ne reprend que les principales étapes du cours.



Textes à venir

Aphorismes

L'aphorisme est l'expression la plus brève possible d'une pensée. Comme énoncé, elle est la posture d'une pensée; comme figure, elle suppose l'exercice de la pensée pour la dénouer.


vendredi 19 décembre 2008

Cinéma et philosophie - L'in-complétude

L'in-complétude dans le mythe d'Aristophane dans le Banquet de Platon est un concept suffisament singulier et spécifique dans son registre de discours pour rendre presque impossible toute forme d'illustration par un film. On pourra cependant espérer produire quelques rapprochements à l'aide des films suivants...
  • Sur la question du sexe comme genre, on pourra voir
le film argentin tout en pudeur de Lucia Puenzo, XXY (2007)


ou un novateur film trans par le maître du navet Ed Wood, Glen or Glenda? (1953)



  • Sur le manque comme moteur du désir, on pourra voir
la comédie sentimentale de Woody Allen, Vicky Cristina Barcelona (2008)


ou l'inclassable film de science-fiction sentimentale d'A. Resnais, Je t'aime je t'aime (1968)




La liste demeure incomplète et est en attente de vos propositions...

jeudi 18 décembre 2008

Absence

Pour des raisons indépendantes de ma volonté (les souffrance du corps obligent parfois à soumettre sa pensée à des considérations plus terre à terre), je ne pourrai pas faire cours le jeudi 18/12/08. Ce cours sera rattrapé ultérieurement.

Toutes mes excuses aux auditeurs pour ce contre-temps.

Le prochain cours aura lieu le jeudi 8/01/09 et portera sur le concept de possession chez Sartre (texte à transmettre) avec un détour nécessaire par la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel.
A noter que le samedi 10/01/09 aura lieu la seconde projection à l'Odyssée dans le cadre de "Cinéma et philosophie". Est invité à dialoguer avec nous autour du film "La Grande Bouffe" de M. Ferreri, M. Emile JUNG, chef étoilé du Crocodile à Strasbourg.


Joyeuses fêtes à tous et à l'année prochaine.
Banquetez à foison! Et profitez de vos ivresses pour former de beaux discours sur Eros!

lundi 15 décembre 2008

Bibliographie - Sexe, genre et sexualité

Parmi les auteurs français travaillant sur le déplacement des frontières entre sexe, genre et sexualité, on pourra consulter en particulier:

L. Irigaray, Speculum de l'autre femme, Paris, Minuit, 1974.
M. Le Doeuff, L'étude et le rouet, Paris, le Seuil, 1989 ainsi que Le sexe du savoir, Paris, Aubier, 1998.
S. Kofman, Le respect des femmes, Paris, Galilée, 1989 ou encore L'énigme de la femme, Paris, Livre de Poche, 1994.
G. Fraisse, La différence des sexes, Paris, PUF, 1996.
F. Collin, Le différend des sexes, Paris, Pleins Feux, 2000.
E. Dorlin, L'évidence de l'égalité des sexes. Une philosophie oubliée du XVIIe siècle, Paris, PUF, 2006.

...et l'incourtounable S. De Beauvoir, Le deuxième sexe, Paris, Gallimard, 1949.

Pour un panorama assez complet des théories féministes et des apports des gender studies dans les pays anglo-saxons, on ne saurait conseiller de lire l'ouvrage de
E. Dorlin, Sexe, genre et sexualités, Paris, PUF-Philosophie, 2008.

Synopsis du cours du 11/12/08 - Digression: Sexe, genre et sexualité 1/2

Parmi les usages multiples d'un concept, il en est un qui, sous ses airs désinvoltes et légers, permet de mieux voir notre réel. Aussi, une digression est un jeu sérieux visant à confronter notre notion de sexualité avec le concept platonicien d'in-complétude.

1/ Sexualité - notre paysage intellectuel.
Le mot "sexe", selon une étymologie possible (lat. secare), désigne d'emblée la division d'une espèce en mâle et femelle. Le sexe est donc ce qui sépare, divise en 2 genres une même espèce. Le sexe biologique, comme le fait d'appartenir, par sa naissance, à tel ou tel genre, induit dès lors aussi une certaine conformation de l'identité sexuelle à tel ou tel rôle social.
Ce faisant, du sexe découle le genre, c'est-à-dire les attributs du féminin et du masculin. De cette sexuation selon une détermination autant naturelle (sexe biologique) que culturelle (sexe social) découle, dans nos schémas de pensée, la sexualité et ses pratiques. Autrement dit, nous ne jugeons de la sexualité qu'à l'aune de la finalité qui la détermine. Ainsi de l'artificielle distinction entre hétérosexualité et homosexualité qui ne s'entend que si l'on fait de la sexualité cette pratique érotique visant un but naturel, c'est-à-dire la reproduction.
Par ailleurs, la sexualité désigne l'attirance érotique entre deux êtres. Ce faisant, le sexuel ne se cantonne pas au génital. A l'instar de ce que Freud a mis en évidence dans les 3 essais sur la sexualité (1905), le désir sexuel peut prendre des tours et détours ingénieux qui évite à l'acte sexuel de se limiter aux "frottements d'un boyau et l'éjaculation, avec un certain spasme, d'un peu de morve." Marc-Aurèle, Pensées, VI, 13. Dès lors, la sexualité, suivant une autre étymologie possible (lat. satis) vise à la satisfaction au-delà des déterminations naturelles et culturelles qui l'endiguent. Le sexuel est cet élan qui ne cesse travailler tant le corps que le psychisme.
Enfin, on pourra s'étonner que l'essentiel du discours sur la sexualité oscille aujourd'hui entre le pornographique et le sexologique. Ce discours sur la sexualité se fait scientia sexualis, c'est-à-dire objet de savoir autantqu' instrument de pouvoir sur les pratiques. La nécessité de tout dire et de tout voir qui caractérise notre époque agit paradoxalement comme une injonction à tout faire et à tout avouer.Ce faisant, ce discours dit tout sur les pratiques mais reste muet sur le désir lui-même. Du sexe, nous savons tout des façons de jouir, mais rien de ce qui anime cette volonté de jouir.

Que reste-t-il de ce paysage assez grossier de nos façons habituels de penser le sexe lorsque celui-ci est confronté au concept platonicien d'in-complétude?

2/ Sexe, genre et sexualité à l'aune du concept d'in-complétude chez Platon.
  • Là où le sexe est pour nous ce qui sépare en 2 genres distincts (mâle/femelle), chez Platon la division des êtres primitifs (mâle/mâle; femelle/femelle; mâle/femelle) ne hiérarchise pas les genres entre eux. Aussi, l'in-complétude est, dans le mythe d'Aristophane, la description d'une dynamique du désir sans assignation d'identité sexuelle tandis que, pour nous, le genre oblige nécessairement à se compléter avec l'autre sexe.
  • Notre sexe biologique nous assigne à une certaine identité sociale et une certaine typologie sexuelle (normal/anormal; nature/contre-nautre...). Autrement dit, notre identité sexuelle est déterminée par notre nature. A l'inverse, chez Platon, la source même de notre identité est mythologique, la sexualité n'étant qu'un expédient qui permet l'union entre les êtres séparés. Notre désir ne cesse d'être poussé par quelque chose qui nous demeure mystérieux.
  • Pour nous, la distincion des genres hiérarchise les sexualités, l'hétérosexualité paraissant plus normale que l'homosexualité. Il n'y a de sexualité que dans l'union du différent. A l'inverse, suivant Platon, nous sommes tous homosexuels, c'est-à-dire attiré par la moitié de moi-même.
  • Notre vision de la sexualité met certes l'accent sur le sexuel comme forme sauvage du désir que cependant le génital s'empresse de domestiquer. A l'inverse, chez Platon, la satisfaction n'est qu'un moyen dérivé de contenter un désir d'accomplissement. Aussi, le génital n'est qu'un substitut à un désir de fusion qui cherche à s'accomplir par tous les pores de la peau.
  • Pour nous, la finalité de la sexualité est commandée par autre chose que la simple satisfaction. Fondée en nature, la sexualité a une destination reproductive, quand bien même cette destination ne se réalise pas. Au contraire, chez Platon, la sexualité est seconde par rapport à la fusion des êtres. Mieux, la sexualité est un stratagème pour nous détourner de ce désir orgeuilleux de ne faire plus qu'un.
  • Enfin, pour nous, le discours sur la sexualité est normatif en tant qu'il vise à déterminer ce qui est normal et anormal. A rebours, par son mythe, Platon pose la question de notre identité telle qu'elle se construit à travers notre désir. Là où nous, nous ne pouvons parler du sexe sans dire ce qu'il doit être, Platon nous invite à réfléchir sur ce que le désir a fait de nous et fera de nous.

dimanche 14 décembre 2008

Textes pour le cours du 18/12/08 - Hegel, Phénoménologie de l'esprit, IV, 3.



Pour introduire au concept de possession dans l'Etre et le Néant de Sartre, il est utile et nécessaire de se rapporter à la source même de sa dynamique conceptuelle, en l'occurence la Phénoménologie de l'esprit de Hegel.

lundi 8 décembre 2008

Rappel

Le synopsis du cours du 20/11/08 a été complété ici.

dimanche 7 décembre 2008

Outils - l'incomplétude



Au-delà de sa simple valeur patrimoniale, un concept vaut en tant qu'outil.
Plus que connaître l'histoire de tel ou tel concept, il convient d'apprendre à se servir d'un concept comme instrument de sa propre pensée.

Texte à venir

Synopsis du cours du 5/12/08 - L'incomplétude 2/2

Le mythe d'Aristophane (192b-193e) a ainsi pour but de traduire ce désir archaïque qui ne cesse de nous travailler et nous pousse à désirer ce qui nous manque.
Ce désir archaïque se manifeste lorsque, par hasard, nous rencontrons cette moitié qui nous manque, nous éprouvons alors un "extraordinaire sentiment d'affection, d'apparentement et d'amour". Ces 3 sentiments distincts mettent en évidence la généalogie des êtres séxués: le trouble qui nous affecte est un rappel de la division opérée par Zeus et vaut comme mise au jour du manque qui nous traverse; l'apparentement nous révèle à nous-mêmes l'incomplétude qui est la nôtre; enfin, l'amour qui nous saisit est désormais cette volonté d'union avec ce qui nous manque. L'effet de l'incomplétude est donc de mettre au jour une détermination de notre désir jusque là inconnue.

Le désir d'union est ce qui travaille le désir tout en lui demeurant inconnu. Une certaine ambivalence dichotomie s'installe alors dans la dynamique du désir. L'insistance du mythe sur l'incapacité des êtres divisés à exprimer ce que veut leur désir souligne combien la volonté d'union des êtres divisés demeure incomplète tant que leurs désirs n'ont pas eux-mêmes exprimer un désir de fusion. Mais ce désir s'exprime déjà dans la volonté de jouir ensemble dans l'union des corps.

Ainsi faut-il distinguer entre le désir de fusion, finalité ultime du désir et l'union, recours possible du désir. Se superpose ainsi une dynamique principielle de désir comme volonté de fusion des êtres et un mécanisme dans le désir qui permet à chaque moitié de s'unir à l'autre. Mais l'union n'est que l'expédient de la fusion. Aussi, eros est un pharmokon, c'est-à-dire autant un remède qu'un poison: il permet l'union des corps en vue de la fusion des êtres, mais l'accomplissement des êtres peut trouver à se suffire dans la satisfaction des corps. Qui cherche l'accomplissement dans la fusion trouve à se satisfaire dans l'union des corps; qui jouit de l'union des corps peine à y voir l'accomplissement promis par la fusion.

Ce faisant, le mythe d'Aristophane ne nous présente pas seulement, au titre d'un récit explicatif, une détermination du désir comme manque, mais aussi une description du mécanisme qui ne cesse de se jouer du manque qui le travaille.

Cf. aussi le billet Outils pour le schéma du concept d'incomplétude.