Lectures philosophantes
mercredi 30 avril 2008
lundi 21 avril 2008
Images pour le cours du 24/04/08 - Eros et Thanatos
dimanche 20 avril 2008
Synopsis du cours du 03/04/08 - Pulsion 2/2
La psychanalyse nous enseigne que l'expérience du désir est celle de la transcription continuelle d'une force universelle en vécu singulier. Entre ce que veut la pulsion et ce que peut le sujet désirant, il y a cet écart qui ne cesse de travailler le sujet désirant qui construit et oriente sa vie.
Dans les 3 essais sur la théorie sexuelle (1905), Freud va à l'encontre de l'opinion commune sur la pulsion sexuelle (texte1). Couramment, celle-ci s'entend comme un instinct, latent pendant l'enfance, qui poursuit un processus de maturation aboutissant à l'union sexuelle, but ultime de la vie. A l'inverse, il s'agit de montrer que ce que Freud appelle pulsion et la dynamique psychique dans laquelle elle s'inscrit fait de la sexualité humaine quelque chose de contre-nature.
On notera dans un premier temps que pulsion se dit Trieb en allemand, c'est-à-dire poussée, se distinguant d'Instinkt: là où l'Instinkt est tendance innée à s'orienter vers un objet déterminé par une action déterminée, Trieb désigne simplement la force motrice qui met en branle l'organisme ou le psychisme. Dans la Métapsychologie, Freud compare la pulsion et l'excitation: l'excitation obéit au schéma du réflexe (une excitation extérieure -un animal effrayant- appelle une action correspondante -sursauter puis fuir-); la pulsion est une forme d'excitation retranscrite par et dans le psychisme. Ainsi d'un enfant en détresse, l'excitation de la faim appelle non seulement une réponse appropriée (donner du lait) mais aussi adaptée aux expériences de satisfaction de l'enfant (odeur et voix de sa nourrice).
Aussi, la pulsion peut se définir suivant 4 caractéristiques (texte2 extrait de la Métapsychologie): 1. la poussée (Drang), 2. le but (Ziel), 3. l'objet (Objekt) et 4. la source (Quelle). La pulsion est (1.) la force ou quantité de mouvement qui pousse à désirer; en ce sens, elle peut se confondre avec l'instinct. Par contre, la pulsion s'en distingue par son but. En effet, là où la finalité de l'instinct est déterminée et invariable, la pulsion n'a d'autre but que la satisfaction, celle-ci pouvant empruntée divers voies possibles. Dès lors, la force de la pulsion ne cesse d'être dérivée vers des objets de satisfaction divers et variés. Ainsi, l'objet (3.) est ce en quoi et par quoi la pulsion peut atteindre son but. Moyen plus que but, l'objet de la pulsion n'est que le lieu d'une expérience de satisfaction, la force du désir se dispersant en une multitude d'objets. Enfin, la source (4.) est la traduction d'un processus somatique en une excitation psychique. Comme traduction, la pulsion est délà la façon dont le psychisme interprète les nécessités du corps.
Dans les 3 essais sur la théorie sexuelle (1905), Freud va à l'encontre de l'opinion commune sur la pulsion sexuelle (texte1). Couramment, celle-ci s'entend comme un instinct, latent pendant l'enfance, qui poursuit un processus de maturation aboutissant à l'union sexuelle, but ultime de la vie. A l'inverse, il s'agit de montrer que ce que Freud appelle pulsion et la dynamique psychique dans laquelle elle s'inscrit fait de la sexualité humaine quelque chose de contre-nature.
On notera dans un premier temps que pulsion se dit Trieb en allemand, c'est-à-dire poussée, se distinguant d'Instinkt: là où l'Instinkt est tendance innée à s'orienter vers un objet déterminé par une action déterminée, Trieb désigne simplement la force motrice qui met en branle l'organisme ou le psychisme. Dans la Métapsychologie, Freud compare la pulsion et l'excitation: l'excitation obéit au schéma du réflexe (une excitation extérieure -un animal effrayant- appelle une action correspondante -sursauter puis fuir-); la pulsion est une forme d'excitation retranscrite par et dans le psychisme. Ainsi d'un enfant en détresse, l'excitation de la faim appelle non seulement une réponse appropriée (donner du lait) mais aussi adaptée aux expériences de satisfaction de l'enfant (odeur et voix de sa nourrice).
Aussi, la pulsion peut se définir suivant 4 caractéristiques (texte2 extrait de la Métapsychologie): 1. la poussée (Drang), 2. le but (Ziel), 3. l'objet (Objekt) et 4. la source (Quelle). La pulsion est (1.) la force ou quantité de mouvement qui pousse à désirer; en ce sens, elle peut se confondre avec l'instinct. Par contre, la pulsion s'en distingue par son but. En effet, là où la finalité de l'instinct est déterminée et invariable, la pulsion n'a d'autre but que la satisfaction, celle-ci pouvant empruntée divers voies possibles. Dès lors, la force de la pulsion ne cesse d'être dérivée vers des objets de satisfaction divers et variés. Ainsi, l'objet (3.) est ce en quoi et par quoi la pulsion peut atteindre son but. Moyen plus que but, l'objet de la pulsion n'est que le lieu d'une expérience de satisfaction, la force du désir se dispersant en une multitude d'objets. Enfin, la source (4.) est la traduction d'un processus somatique en une excitation psychique. Comme traduction, la pulsion est délà la façon dont le psychisme interprète les nécessités du corps.
vendredi 18 avril 2008
Synopsis du cours du 27/03/08 - Pulsion 1/2: désir et souhait
Force est de constater que le terme "désir" ,dans toute sa polysémie ambivalente, est peu usité dans l'oeuvre de Freud, le psychanalyste viennois lui préférant le terme Wunsch. Or, Wunsch (souhait) traduit à la fois le désir d'obtenir quelque chose, de voir un évènement se produire et l'expression de ce désir. Autrement dit, dans le souhait, le désir est dédoublé en désir et énoncé sur ce désir. Dès lors, désirer, ce n'est pas seulement vouloir, mais aussi exprimer d'une façon ou d'une autre ce vouloir.
Ainsi, dès l'Esquisse de psychologie scientifique de 1895, Freud décrit un mécanisme psychique répondant à un principe d'inertie consistant en l'évacuation d'une quantité d'énergie produite par des stimuli endogènes (faim, respiration, sexualité...). Ce processus primaire vise la satisfaction, c'est-à-dire la décharge de cette quantité d'énergie libre. Or, à ce premier processus répond un processus secondaire régit par un principe de constance consistant en une retenue de la spontanéité de l'énergie libre. La quantité d'énergie ainsi liée permet au psychisme de conserver une tension constante nécessaire à son fonctionnement. Dès lors, le psychisme est un système en équilibre ou plutôt un tension constante. Le psychique est une machine à draîner l'énergie.
Aussi , le souhait (Wunsch) est un mécanisme psychique à la fois lié à une nécessité vitale (la satisfaction d'un besoin) mais aussi l'expression de cette nécessité sous la forme d'une représentation particulière (l'expression d'un désir). Dès lors, l'expérience du désir se transcrit dans des expériences de satisfaction (Wunscherfüllung), c'est-à-dire le résultat d'une tension entre la force continue des stimuli internes et la réponse particulière à un sujet désirant à cette force. Ainsi de l'exemple de l'enfant affamé dans L'interprétation des rêves, chp. VII, 3: l'enfant crie, tiraillé par la faim, mais répondre à la nécessité de le nourrir ne suffit pas à le calmer tant est lié pour l'enfant à toute expérience de satisfaction à la fois le lait de la nourrice, l'odeur de son sein et la chanson qu'elle lui chante pendant la tétée. L'expérience de satisfaction est ainsi la représentation de ce qui est susceptible de procurer la satisfaction. Elle est un souvenir plus qu'un besoin.
Il en va de même du rêve comme l'accomplissement du désir. Le rêve est la production du psychisme qui ne pouvant répondre à un besoin de façon directe le traduit dans une représentation particulière. Si le rêve est sibyllin, c'est donc parce qu'il ne peut exprimer directement le sens d'un désir, mais l'expression a tout de même lieu sous une forme déviée et transcrite.
Le Wunsch est l'objet d'un mécanisme psychique où se joue le déchiffrement possible du sens du désir dès lors que l'on comprend sa source inconsciente, l'inconscient étant ici la fiction théorique nécessaire à la compréhension de ce mécanisme comme de cette dynamique. La Traumdeutung (texte) décrit le psychisme comme le lieu d'un travail dont le but est d'éviter l'accumulation d'excitation. Suivant un premier processus ("S1" ou processus primaire), l'excitation endogène recherche la satisfaction immédiate susceptible d'éviter l'accumulation d'énergie. Mais la prise en compte d'un certain déplaisir dans la décharge pure et simple de l'excitation, pousse le psychisme à user d'un second processus (S2 ou processus secondaire) où l'énergie psychique emprunte un chemin détourné. Le processus secondaire décrit par Freud consiste donc à inhiber l'énergie psychique pour réguler son intensité et l'orienter vers des expériences de satisfactions particulières.
Ainsi du rêve analysé par Freud dans la Traumdeutung et illustré par un dessin trouvé par Ferenczi dans un journal humoristique hongrois, dessin caractéristique, selon Freud des différentes couches symboliques du rêve. Les images 1 à 7 sont le rêve, l'image 8 signifiant le réveil de la nourrice. Le stimulus qui ici doit aboutir au réveil est la réponse à un besoin, celui de dormir en conflit avec la nécessité de répondre aux cris de l'enfant (Im. 1=faire une promenade: Im. 2=faire pipi) mais les différentes situations au fil des images (Im 3. à 7=flux d'urine qui devient rivière puis fleuve où néviguent une barque, une gondole, un voilier puis un paquebot) traduisent la façon dont le psychisme résiste à ce stimulus.L'accroissement de l'excitation est trancrit par l'accroissement symbolique du flux et des embarcations.
Le rêve est ici une lutte pour résiter à un besoin obstiné (dormir) malgré l'excitation du réveil (les cris de l'enfant). Il est le conflit entre la force du désir (la nécessité de dormir comme de répondre à la détresse de l'enfant) et l'expression de ce désir sous une forme particulière.
Ainsi, dès l'Esquisse de psychologie scientifique de 1895, Freud décrit un mécanisme psychique répondant à un principe d'inertie consistant en l'évacuation d'une quantité d'énergie produite par des stimuli endogènes (faim, respiration, sexualité...). Ce processus primaire vise la satisfaction, c'est-à-dire la décharge de cette quantité d'énergie libre. Or, à ce premier processus répond un processus secondaire régit par un principe de constance consistant en une retenue de la spontanéité de l'énergie libre. La quantité d'énergie ainsi liée permet au psychisme de conserver une tension constante nécessaire à son fonctionnement. Dès lors, le psychisme est un système en équilibre ou plutôt un tension constante. Le psychique est une machine à draîner l'énergie.
Aussi , le souhait (Wunsch) est un mécanisme psychique à la fois lié à une nécessité vitale (la satisfaction d'un besoin) mais aussi l'expression de cette nécessité sous la forme d'une représentation particulière (l'expression d'un désir). Dès lors, l'expérience du désir se transcrit dans des expériences de satisfaction (Wunscherfüllung), c'est-à-dire le résultat d'une tension entre la force continue des stimuli internes et la réponse particulière à un sujet désirant à cette force. Ainsi de l'exemple de l'enfant affamé dans L'interprétation des rêves, chp. VII, 3: l'enfant crie, tiraillé par la faim, mais répondre à la nécessité de le nourrir ne suffit pas à le calmer tant est lié pour l'enfant à toute expérience de satisfaction à la fois le lait de la nourrice, l'odeur de son sein et la chanson qu'elle lui chante pendant la tétée. L'expérience de satisfaction est ainsi la représentation de ce qui est susceptible de procurer la satisfaction. Elle est un souvenir plus qu'un besoin.
Il en va de même du rêve comme l'accomplissement du désir. Le rêve est la production du psychisme qui ne pouvant répondre à un besoin de façon directe le traduit dans une représentation particulière. Si le rêve est sibyllin, c'est donc parce qu'il ne peut exprimer directement le sens d'un désir, mais l'expression a tout de même lieu sous une forme déviée et transcrite.
Le Wunsch est l'objet d'un mécanisme psychique où se joue le déchiffrement possible du sens du désir dès lors que l'on comprend sa source inconsciente, l'inconscient étant ici la fiction théorique nécessaire à la compréhension de ce mécanisme comme de cette dynamique. La Traumdeutung (texte) décrit le psychisme comme le lieu d'un travail dont le but est d'éviter l'accumulation d'excitation. Suivant un premier processus ("S1" ou processus primaire), l'excitation endogène recherche la satisfaction immédiate susceptible d'éviter l'accumulation d'énergie. Mais la prise en compte d'un certain déplaisir dans la décharge pure et simple de l'excitation, pousse le psychisme à user d'un second processus (S2 ou processus secondaire) où l'énergie psychique emprunte un chemin détourné. Le processus secondaire décrit par Freud consiste donc à inhiber l'énergie psychique pour réguler son intensité et l'orienter vers des expériences de satisfactions particulières.
Ainsi du rêve analysé par Freud dans la Traumdeutung et illustré par un dessin trouvé par Ferenczi dans un journal humoristique hongrois, dessin caractéristique, selon Freud des différentes couches symboliques du rêve. Les images 1 à 7 sont le rêve, l'image 8 signifiant le réveil de la nourrice. Le stimulus qui ici doit aboutir au réveil est la réponse à un besoin, celui de dormir en conflit avec la nécessité de répondre aux cris de l'enfant (Im. 1=faire une promenade: Im. 2=faire pipi) mais les différentes situations au fil des images (Im 3. à 7=flux d'urine qui devient rivière puis fleuve où néviguent une barque, une gondole, un voilier puis un paquebot) traduisent la façon dont le psychisme résiste à ce stimulus.L'accroissement de l'excitation est trancrit par l'accroissement symbolique du flux et des embarcations.
Le rêve est ici une lutte pour résiter à un besoin obstiné (dormir) malgré l'excitation du réveil (les cris de l'enfant). Il est le conflit entre la force du désir (la nécessité de dormir comme de répondre à la détresse de l'enfant) et l'expression de ce désir sous une forme particulière.
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