Lectures philosophantes

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dimanche 20 avril 2008

Synopsis du cours du 03/04/08 - Pulsion 2/2

La psychanalyse nous enseigne que l'expérience du désir est celle de la transcription continuelle d'une force universelle en vécu singulier. Entre ce que veut la pulsion et ce que peut le sujet désirant, il y a cet écart qui ne cesse de travailler le sujet désirant qui construit et oriente sa vie.

Dans les 3 essais sur la théorie sexuelle (1905), Freud va à l'encontre de l'opinion commune sur la pulsion sexuelle (texte1). Couramment, celle-ci s'entend comme un instinct, latent pendant l'enfance, qui poursuit un processus de maturation aboutissant à l'union sexuelle, but ultime de la vie. A l'inverse, il s'agit de montrer que ce que Freud appelle pulsion et la dynamique psychique dans laquelle elle s'inscrit fait de la sexualité humaine quelque chose de contre-nature.
On notera dans un premier temps que pulsion se dit Trieb en allemand, c'est-à-dire poussée, se distinguant d'Instinkt: là où l'Instinkt est tendance innée à s'orienter vers un objet déterminé par une action déterminée, Trieb désigne simplement la force motrice qui met en branle l'organisme ou le psychisme. Dans la Métapsychologie, Freud compare la pulsion et l'excitation: l'excitation obéit au schéma du réflexe (une excitation extérieure -un animal effrayant- appelle une action correspondante -sursauter puis fuir-); la pulsion est une forme d'excitation retranscrite par et dans le psychisme. Ainsi d'un enfant en détresse, l'excitation de la faim appelle non seulement une réponse appropriée (donner du lait) mais aussi adaptée aux expériences de satisfaction de l'enfant (odeur et voix de sa nourrice).

Aussi, la pulsion peut se définir suivant 4 caractéristiques (texte2 extrait de la Métapsychologie): 1. la poussée (Drang), 2. le but (Ziel), 3. l'objet (Objekt) et 4. la source (Quelle). La pulsion est (1.) la force ou quantité de mouvement qui pousse à désirer; en ce sens, elle peut se confondre avec l'instinct. Par contre, la pulsion s'en distingue par son but. En effet, là où la finalité de l'instinct est déterminée et invariable, la pulsion n'a d'autre but que la satisfaction, celle-ci pouvant empruntée divers voies possibles. Dès lors, la force de la pulsion ne cesse d'être dérivée vers des objets de satisfaction divers et variés. Ainsi, l'objet (3.) est ce en quoi et par quoi la pulsion peut atteindre son but. Moyen plus que but, l'objet de la pulsion n'est que le lieu d'une expérience de satisfaction, la force du désir se dispersant en une multitude d'objets. Enfin, la source (4.) est la traduction d'un processus somatique en une excitation psychique. Comme traduction, la pulsion est délà la façon dont le psychisme interprète les nécessités du corps.


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