Lectures philosophantes

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samedi 21 mars 2009

Synopsis du cours du 12/03/09 - La jouissance dans l'interdit

L'obscénité est le noeud de l'oeuvre de Georges Bataille en tant l'obscène est le symptôme même du manque dans le désir. Reprenant une thèse de Sade, Bataille n'a de cesse d'affirmer dans son oeuvre que "la transgression est une façon de jouir du manque dans le désir."

L'interdit.
L'analyse de la définition de l'interdit a de quoi rendre circonspect, car celui-ci a les airs d'une tautologie. L'interdit est ce qui est posé comme interdit, c'est-à-dire ce qui est l'objet d'une délimitation entre le licite et l'illicite, d'une consignation entre le profane et le sacré. Autrement dit, interdire est toujours une opération de territorialisation. Par un travail d'arrachement à la nature, l'homme s'est constitué une culture jalonnée d'interdits comme autant de digues faisant obstacles au déchainement de la violence. Mais parce que le monde rationnel s'est construit par opposition mais à partir du monde de la violence, celle-ci est toujours présente au titre d'un fascinant abîme.
Ainsi de l'interdit du meurtre qui ne peut se comprendre qu'à l'aune de l'exigence culturel des soins dévolus aux morts. Parce que la mort est ce fond insignifiant qui menace, le culte des morts est cette entreprise culturel visant à redonner du sens à cette insignifiance qui nous guette. L'interdit du meurtre est la conjuration de cette violence toujours présente bien que domestiquée
Ainsi du tabou du sang (sang menstruel / sang de l'accouchement) dans la sexualité. Parce que la sexualité est une construction culturelle pour endiguer la puissance naturelle du désir, le sang y est désigné comme une souillure tant il risque de faire voir la nature même de l'érotisme. L'interdit de l'inceste est aussi la conjuration de la puissance du désir toujours présente bien qu'assagie.


La transgression.
L'interdit a cependant quelque chose d'illogique, car en posant un interdit, on délimite un territoire en montrant aussi ce qu'il y a au-delà de cette limite. Ceci est interdit, donc il est un possible! Dès lors, la trangsression rentre dans une certaine économie du désir où l'interdit excite paradoxalement à la moralité. Car, l'interdit met à distance tout en gardant un oeil, il marque une limite tout en tenant une frontière. Ce faisant, la transgression n'est jamais immorale, mais s'inscrit toujours dans cette dialectique de la moralité. La transgression montre la précarité et cependant la nécessité d'une morale comme fiction d'un sens arraché à l'insignifiance de la vie.

Aussi, ce qui fascine dans la transgression de l'interdit est qu'il est la seule expérience authentique du désir en tant qu'il révèle su quel fond d'insignifiance les jalons du désir font sens.
Qu'est-ce alors que jouir dans l'interdit si ce n'est jouir à se faire peur, c'est-à-dire passer outre une limite pour mieux en sentir la nécessité.


1 commentaire:

Hippocrite et Démocrate a dit…

Humour philosophique ?

http://critecrate.blogspot.com/