Textes
Contrairement à une idée reçue, la devise de Spinoza, "Caute" (Sois prudent!), n'invite pas à la précaution, voire à la défiance, mais à un certain art de vivre. Car ici la prudence est moins la crainte de ce qui peut arriver que l'attention portée à ce que le réel rend possible. Aussi faut-il se faire stratège afin de révéler la véritable puissance de notre rapport au réel.
Puisqu'il ne saurait être question pour Spinoza de nous laisser croire que notre libre-arbitre a une quelconque emprise sur le réel, il nous invite à une juste connaissance de ce qui gouverne le réel pour prétendre se faire l'interprète de notre nature et de la façon dont elle est elle-même en prise avec le réel. Aussi, puisque le sujet désirant n'est jamais vraiment l'auteur de ses actes, il doit se faire interprète de sa partition, c'est-à-dire aspirer à un certain art de vivre qui lui permette de composer avec le réel.
Ce faisant, en matière de désir, l'enjeu reste et demeure la puissance de désirer, c'est-à-dire la capacité à agir ou pâtir dans notre façon singulière de nous rapporter au réel. Aussi, lorsque Spinoza affirme que le désir est l'essence de l'homme (Ethique III, Définition des affects), c'est en tant que le désir est la manière d'être de l'homme dans son rapport au réel, c'est en tant que l'homme est dans un rapport de composition avec le réel. L'homme est une puissance, c'est-à-dire un certain rapport au réel qui s'exprime en terme de capacité à agir sur le réel ou à pâtir de son influence.
Dès lors, l'homme est toujours en puissance de désirer, c'est-à-dire d'affecter ou d'être affecté dans sa relation au réel. Le désir est l'expression d'une façon d'être qui a toujours un coût, qui nécessité une dépense en tant que dans la relation au réel, le sujet désirant doit composer avec le réel, c'est-à-dire d'être capable d'y produire des effets ou seulement d'en subir les causes qui le déterminent.
La devise spinoziste ("Sois prudent!") peut s'entendre alors comme une invitation à un art de la composition avec le réel. Désirer avec justesse, c'est savoir se jouer des causes pour produire autant que possible les effets qui nous comblent; à défaut, on peut ignorer que nous sommes le jouet d'une causalité qui nous déterminent. Il faut donc à apprendre à être le stratège de sa propre vie.
Ainsi du verrou de Fragonard. On a tôt fait de l'interpréter comme la tentative honteuse d'un séducteur de piétiner l'honneur d'une demoiselle. Mais à mieux lire le tableau, ses plis, son mobilier érotisé et son lit défait, on peut aussi croire que, loin d'être la scène d'une certaine violence du désir, ce tableau est le récit de la façon dont deux êtres composent avec les us et coutumes du désir pour se construire un scène intime où s'exprimera leurs êtres. Le verrou n'est pas ici le symbole de la violence du désir, mais le signe de la construction de son intimité, c'est-à-dire de ce rapport singulier qui se tissent entre les deux protagonistes du tableau.
Puisqu'il ne saurait être question pour Spinoza de nous laisser croire que notre libre-arbitre a une quelconque emprise sur le réel, il nous invite à une juste connaissance de ce qui gouverne le réel pour prétendre se faire l'interprète de notre nature et de la façon dont elle est elle-même en prise avec le réel. Aussi, puisque le sujet désirant n'est jamais vraiment l'auteur de ses actes, il doit se faire interprète de sa partition, c'est-à-dire aspirer à un certain art de vivre qui lui permette de composer avec le réel.
Ce faisant, en matière de désir, l'enjeu reste et demeure la puissance de désirer, c'est-à-dire la capacité à agir ou pâtir dans notre façon singulière de nous rapporter au réel. Aussi, lorsque Spinoza affirme que le désir est l'essence de l'homme (Ethique III, Définition des affects), c'est en tant que le désir est la manière d'être de l'homme dans son rapport au réel, c'est en tant que l'homme est dans un rapport de composition avec le réel. L'homme est une puissance, c'est-à-dire un certain rapport au réel qui s'exprime en terme de capacité à agir sur le réel ou à pâtir de son influence.
Dès lors, l'homme est toujours en puissance de désirer, c'est-à-dire d'affecter ou d'être affecté dans sa relation au réel. Le désir est l'expression d'une façon d'être qui a toujours un coût, qui nécessité une dépense en tant que dans la relation au réel, le sujet désirant doit composer avec le réel, c'est-à-dire d'être capable d'y produire des effets ou seulement d'en subir les causes qui le déterminent.
La devise spinoziste ("Sois prudent!") peut s'entendre alors comme une invitation à un art de la composition avec le réel. Désirer avec justesse, c'est savoir se jouer des causes pour produire autant que possible les effets qui nous comblent; à défaut, on peut ignorer que nous sommes le jouet d'une causalité qui nous déterminent. Il faut donc à apprendre à être le stratège de sa propre vie.
Ainsi du verrou de Fragonard. On a tôt fait de l'interpréter comme la tentative honteuse d'un séducteur de piétiner l'honneur d'une demoiselle. Mais à mieux lire le tableau, ses plis, son mobilier érotisé et son lit défait, on peut aussi croire que, loin d'être la scène d'une certaine violence du désir, ce tableau est le récit de la façon dont deux êtres composent avec les us et coutumes du désir pour se construire un scène intime où s'exprimera leurs êtres. Le verrou n'est pas ici le symbole de la violence du désir, mais le signe de la construction de son intimité, c'est-à-dire de ce rapport singulier qui se tissent entre les deux protagonistes du tableau.
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