Lectures philosophantes
samedi 1 décembre 2007
Synopsis du cours du 29/11/07 - Ma tête, mon coeur ... image du corps désirant
L'équilibre entre les 3 principes de l'âme dans la République aboutit dans l'oeuvre de Platon à la physiologie du corps désirant du Timée.
Le corps est ainsi le véhicule d'une âme immortelle, qui participe du principe divin, et d'une âme mortelle dont la partie supérieure est l'ardeur et la partie inférieure, les désirs. La fonction directrice de l'âme immortelle est d'établir une certaine mesure entre les organes du corps. Le thumos (ardeur) joue le rôle pivot de principe dynamique qui doit à la fois "transmettre les ordres de la raison" et "contenir la meute des désirs". Il doit réguler la relation entre désirs et raison.
En ce sens, la mesure est à la fois la circulation d'une quantité d'énergie et la régulation de cette quantité au titre d'une proportion. Pour cela, le thumos est secondé par le coeur (réseaux et chaleur), filtre chargé de modérer la chaleur produit par l'emportement des désirs, et les poumons (malléabilité et absorption) qui encaissent le trop plein d'émotions.
Quant aux désirs, l'estomac est une mangeoire destinée à isoler et circonscrire leurs goinfreries tandis que le foie, par un juste dosage de douceur ou d'amertume se charge de rappeller le ventre à la raison.
L'image du corps désirant organisé autour d'une âme double est la traduction physiologique de la notion d'équilibre. Laissant le désir d'objets à sa relativité obscure, Platon affirme ici que le désir est la manière dont un sujet désirant devient, par le jeu des énergies contradictoires, maître de soi-même.
Désirer, c'est ou "l'emporter sur soi-même ou être vaincu sur soi-même." (Lois I, 644d-645c)
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