Lectures philosophantes

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mercredi 20 mai 2009

Synopsis du cours du 07/05/09 - Digression: le charme

Par son concept d'inquiétude, Leibniz fait de tout sujet désirant un étourdi: d'une part, car c'est un manque d'attention aux multiples déterminations qui incitent notre désir qui donne à notre désir son charme si particulier, d'autre part, car nous sommes dans un état de continuelle agitation qui fait du désir une expérience malaisée.

Ainsi, ce sont ces multiples petites perceptions qui font le charme des choses, ce je-ne-sais-quoi qui nous séduit confusément. Ce faisant, le charme est cet attrait indéfinissable bien qu'efficace. Il est cette qualité labile des choses de nos désirs, c'est-à-dire ce mouvement de notre désir dont les raisons nous échappent. Le charme, n'est-ce qu'étymologiquement, tient de la magie. Il est cette force, précise quant à l'attrait qu'elle exerce sur moi, mais confuse quant aux motifs de cette attirance. Le charme de quelqu'un est ce je-ne-sais-quoi qui me séduit pourtant.
Ce faisant, le charme a un pouvoir d'élection en tant qu'il peut séduire quelqu'un par ses effets aussi obscures qu'efficaces. Aussi, de la même façon qu'être charmé, c'est être inquiété, c'est-à-dire être sous l'emprise d'une multiplicité de perceptions non-aperçues, être charmeur peut semble être la capacité à inquiéter le désir de l'autre en le soumettant à notre pouvoir de séduction. Le charme n'est cependant pas une faculté que l'on maitrise, un pouvoir que l'on exerce. Il est ce presque-rien qui séduit telle personne par le hasard d'une rencontre, d'une disposition d'esprit ou de corps. Si le désir est inquiétude, c'est-à-dire multitudes de perceptions qui inclinent notre désir, alors ce n'est qu'au titre d'une heureuse et harmonieuse combinaison que le charme agit. Il est la conjugaison d'une multitude de perception qui n'ont de cesse d'inciter nos volontés. Si "le charme est la beauté des laids", c'est parce que leur laideur détourne notre attention et nous rend plus attentif à d'autres qualités de la seule beauté du corps.

Aussi désirer, est-ce tendre confusément vers ce que nous souhaitons. Il est ce jeu ambivalent des apparences entre la fausse clarté des motifs de notre volonté et les confuses incitations de notre désir qui échappent à notre attention. Le charme est le révélateur de ce jeu subtil qui engage notre désir.

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