Lectures philosophantes

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vendredi 1 mai 2009

Synopsis du cours du 09/04/09 - Le désir comme manque, de l'affect à la volonté.

On conviendra désormais que l'expérience du désir baigne dans cette constante ambiguité de désigner le manque comme source du désir alors que celui-ci n'en est qu'une composante. Quelque chose nous échappe dès lors que l'on manque de quelque chose ou de quelqu'un. A vouloir affirmer que le désir est manque, c'est notre désir qui est manqué tant le manque est extérieur au sujet désirant.
Le désir est quelque chose de l'ordre du manque, mais non le manque lui-même.

Ainsi de l'incomplétude dans le Banquet de Platon où le manque est à la fois une propriété du sujet désirant (comme cette moitié de moi-même que je désire) mais aussi une ruse du désir quant à son objet (la satisfaction sexuelle comme expédient au manque).
Ainsi de la possession dans l'Être et le Néant de Sartre où le manque est à la fois ce vouloir être qui me pousse vers l'autre (être possédé comme appropriation) et, en même temps, fait que le désir n'a pas d'être propre (l'appropriation comme un devenir autre).
Ainsi de la transgression dans l'Erotisme de Georges Bataille où le manque est ce qui excite le désir (l'interdit) et lui fait horreur (l'obscènité de la mort et du néant).

Dès lors, sans être le désir lui-même, le manque est une façon de désirer mais dont l'agencement qui fait désirer n'est pas propre au désir lui-même. Autrement dit, le manque est une faiblesse de la volonté qui nous fait désirer sans vouloir.

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