Lectures philosophantes

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dimanche 16 mars 2008

Synopsis du cours du 13/03/08 - libido sentiendi, libido sciendi, libido dominandi


La concupiscence comporte 3 espèces: la volupté (libido sentiendi), la curiosité (libido sciendi) et l'orgueil (libido dominandi) (Txt 1 et 2). L'ordre de ces 3 espèces reprendpeu ou prou la logique du récit de la Génèse: le serpent dit à Eve "le jour où vous mangerez du fruit (volupté), vos yeux s'ouvriront, vous connaitrez le bien et le mal (curiosité) et vous serez comme des dieux (orgueil)."
Dès lors, la concupiscence est une forme particulièrement tenace de l'amour de soi. Ainsi de la volupté comme ce qui flatte nos sens et assure la satisfaction de notre corps. Elle est, selon (Saint-)Augustin, une source d'illusion et de confusion tant les plaisirs du corps captent l'attention de celui-ci. Aussi, là où le désir porte vers autre chose que soi-même, le plaisir enferme en soi-même tant on n'est jamais comptable que de sa propre jouissance.

C'est à Pascal qu'il revient de mettre en scène cette enfermement misérable du moi dans sa propre satisfaction. (Txt 4)

Le moi en devient haïssable tant il n'a de satisfaction que pour lui-même au point d'incommoder ses semblables et d'entrer en conflit avec eux. C'est là tout l'égocentrisme du plaisir qui n'a de cesse de détourner le désir de sa finalité . Même lorsque l'enfermement du plaisir dans sa seule satisfaction risque de lui révéler combien son petit monde sent le renfermé, le divertissement est là pour l'aider à s'oublier soi-même un instant pour mieux se morfondre encore en soi-même.









(Txt 3) Ainsi du rôle de l'amour comme mécanisme d'apparition du Moi et révélateur de son inanité. (Ex1) Perdu dans l'affirmation vaniteuse de soi-même, il ne connait que la satisfaction de se savoir aimé. Il en va de même du plaisir dès lors qu'il n'a que le souci de soi-même, il n'a de désir que pour ce qui est susceptible de lui apporter satisfaction pour lui-même. (Ex2) Dès lors, même l'attachement à la beauté d'un(e) autre n'est qu'amour de soi, car il n'est qu'une qualité périssable qui ne sert qu'à son propre plaisir.

La concupiscence est alors cette forme de cupidité divertissante où les vertiges du plaisir n'ont d'autres considérations que soi-même et où autrui n'est qu'un objet de son plaisir. La concupiscence est cette complaisance du sujet désirant qui s'enferme dans sa seule satisfaction.
La concupiscence est alors cet oubli du désir tant ce mouvement qui porte vers ce qui est autre que soi-même est corrompu par l'enfermement dans sa seule satisfaction. Elle est le souci de ses voluptés qu'un peu de curiosité pour les autres formes de satisfaction n'est encore qu'une expression de son égoïsme.

La concupiscence est le plaisir qui se fait roi alors qu'il n'est que le compagnon d'un désir qui le dépasse.


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