Lectures philosophantes

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vendredi 21 mars 2008

Synopsis du cours du 20/03/08 - I/1/d/ Pulsion - la psychanalyse et la question du désir

Quel que soit le crédit scientifique que l'on accorde à la psychanalyse, force est de constater la prégnance du vocable de la psychanalyse dans tout traitement de la question du désir: inconscient, symptôme, fantasme, névrose, pulsion...etc sont autant de mots qui disent quelque chose du désir aujourd'hui.

Ainsi, la psychanalyse est A/ une méthode d'investigation qui permet de mettre en évidence la signification des paroles, actions ou productions imaginaires d'un sujet, B/ une méthode psychothérapeutique fondée sur l'investigation précédente et C/ l'ensemble des théories systématisant les données récoltées par A/ et B/. La psychanalyse nous renseigne que l'expérience du désir
- est toujours seconde tant elle nécessite la mise au jour des significations du désir;
- est toujours l'objet d'un travail tant elle suppose que le sujet désirant, prenant acte de la fausse unité de ses désirs, accède à la multiplicité des signifiants de son désir pour en décrypter la sourde unité pulsionnelle;
- est l'expérience d'une décomposition tant elle est le constat qu'en matière de désir, il y a de l'altérité en soi.

L'expérience du désir dans et par la psychananlyse est alors un travail qui vise à amener à la conscience du sujet désirant le psychique refoulé en lui. Dès lors, par ce travail, c'est faire du désir l'objet d'une dynamique (sujet désirant/psychanalyste) susceptible de révéler la véritable nature du désir tout autant que mettre en lumière le mécanisme de l'appareil psychique lui-même.
Aussi, le psychique devient-il ce lieu où se révèle des fragments d'une unité perdue comme les ruines d'un monument à jamais disparu. Les topiques freudiennes sont ces unités fictives du sujet désirant qui deviennent système théorique mais où le système n'est que la représentation imaginée d'un mécanisme qui ne se révèle à chacun que dans la dynamique de la cure psychanalytique.

On peut alors affirmer que c'est là prendre acte que l'expérience du désir est un désastre (sens étymologique de désir = regretter l'absence d'un astre), c'est-à-dire une expérience nécessairement déceptive, du même ordre que la vexation psychologique auquel oblige la psychanalyse. Car le désir est pris dans les rets d'un mécanisme qui ne révèle sa portée et sa fonction que dans une dynamique. Autrement dit, , le sujet désirant découvre par la psychanalyse combien il y a de l'étranger en lui, c'est-à-dire autant de l'altérité que de l'incongru. Par la psychanalyse, le sujet désirant se décompose en autant de parcelles de sens qui se révèlent à sa pensée ou se rappellent à sa conscience. Par là, le sujet désirant est désaisi de lui-même comme de toute prétention à la maîtrise de soi.

La psychanalyse, quelque soit la portée de ses théories, oblige à prendre acte du fait que mon désir n'est pas à moi, mais passe seulement à travers moi.

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