Il s'agit donc, dans un premier temps, de montrer comment, chez Bataille, le mécanisme conceptuel rendant compte de la transgression est en jeu dans la sexualité en général. Bataille distingue ainsi en la sexualité et l'érotisme, la première étant animal, le second proprement humain. Ainsi, l'animal est-il l'accomplissement sans trace d'un désir vorace, c'est-à-dire l'expression d'un instinct, d'une force vitale qui ne cesse de traverser de part en part le vivant. Ce faisant, la sexualité est ce rapport immédiat à la vie sans autre finalité que la vie elle-même. A l'inverse des animaux qui ne font que baigner dans le chaos de la vie, l'homme prend ses distances en inscrivant sa pratique dans le registre de la culture. Ainsi de la sexualité qui n'est, pour l'homme, jamais libre sans réserve, car elle est l'expression d'une culture et de ses moeurs.
Face à l'animal, l'homme éprouve à la fois un sentiment de familiarité (même traversée de ce flux de vie qu'est la sexualité) et une certaine étrangeté en tant que le désir humain se mesure à l'aune du cadre culturel qui lui confère son identité.
Ce faisant, il faut distinguer entre la sexualité (activité sexuelle des animaux en tant qu'elle est le prolongement spontané et insignifiant de l'instinct) et l'érositme en tant qu'il est l'activité cérébrales des hommes quant à leur sexualité. L'érotisme est la sexualité proprement humaine en tant qu'elle est la façon dont le désir travaille en l'homme. L'érotisme est à la fois détachement de l'animalité sexuelle et en même temps écart se faisant sur ce fond même d'animalité. Ainsi d'un interdit qui marque à la foi sune limite en redéfinissant deux parcelles d'un même territoire (cf. exemple de la prohibition de l'inceste dans L'histoire de l'érotisme)
On comprendra dès lors que ce détachement de l'animalité est voué, selon Bataille, à l'échec, car c'est ce détachement lui-même qui fonde le désir l'obligeant à toujours à s'en démarquer. On ne nie pas ses origines sans devoir constamment répéter cette négation en affirmant ce que l'on quitte.
La transgression est le résultat de ce processus de détachement. En effet, la connexion entre le désir et l'horreur traduit, chez Bataille, à la fois le détachement par rapport à l'animalité et la présence contante, dans l'érotisme, de ce fond animal. La transgression est donc la conséquence du détachement en tant que les efforts du désir pour définir ce qui est désirable donne du goût à l'interdit. Car, autant le détachement par rapport à l'animalité permet à l'individu d'exprimer quelque chose de son désir dans le cadre général d'une culture, autant ce cadre ne permet que la réalisation particulière et insatisfaisante d'un désir singulier. L'homme s'approprie sa sexualité en la transformant en érotisme, mais chaque individu ne s'approprie son désir qu'au titre d'une tension entre l'érotisme dont il dépend et la sexualité qui le travaille. Autrement dit, le goût de l'interdit naît de la volonté de s'approprier son propre désir et non de le laisser simplement se réaliser dans les limites de sa culture. Ou comme le dit Bataille, l'horreur de l'interdit maintient dans l'angoisse de la tentation. Ainsi de l'exemple de la fascination pour les cadavres ou de Phèdre dans l'Histoire de l'érotisme.
Le secret du désir est donc dans l'obscénité, c'est-à-dire dans ce constant passage à la limite . A l'image du vertige qui est à la fois horreur du vide et tentation du saut, l'obscénité est à la fois définition de l'interdit et tentation de la transgression.
Aussi, si l'interdit est si excitant, c'est que lui seul me permet de m'approprier mon désir. Mais si cette appropriation est si nauséabonde, c'est en tant qu'elle est aspiration vers l'animalité, c'est-à-dire goût paradoxal pour l'insignifiant, l'immonde ou l'indifférencié.
Est-ce dire alors que c'est l'interdit qui excite la moralité des individus?
Face à l'animal, l'homme éprouve à la fois un sentiment de familiarité (même traversée de ce flux de vie qu'est la sexualité) et une certaine étrangeté en tant que le désir humain se mesure à l'aune du cadre culturel qui lui confère son identité.
Ce faisant, il faut distinguer entre la sexualité (activité sexuelle des animaux en tant qu'elle est le prolongement spontané et insignifiant de l'instinct) et l'érositme en tant qu'il est l'activité cérébrales des hommes quant à leur sexualité. L'érotisme est la sexualité proprement humaine en tant qu'elle est la façon dont le désir travaille en l'homme. L'érotisme est à la fois détachement de l'animalité sexuelle et en même temps écart se faisant sur ce fond même d'animalité. Ainsi d'un interdit qui marque à la foi sune limite en redéfinissant deux parcelles d'un même territoire (cf. exemple de la prohibition de l'inceste dans L'histoire de l'érotisme)
On comprendra dès lors que ce détachement de l'animalité est voué, selon Bataille, à l'échec, car c'est ce détachement lui-même qui fonde le désir l'obligeant à toujours à s'en démarquer. On ne nie pas ses origines sans devoir constamment répéter cette négation en affirmant ce que l'on quitte.
La transgression est le résultat de ce processus de détachement. En effet, la connexion entre le désir et l'horreur traduit, chez Bataille, à la fois le détachement par rapport à l'animalité et la présence contante, dans l'érotisme, de ce fond animal. La transgression est donc la conséquence du détachement en tant que les efforts du désir pour définir ce qui est désirable donne du goût à l'interdit. Car, autant le détachement par rapport à l'animalité permet à l'individu d'exprimer quelque chose de son désir dans le cadre général d'une culture, autant ce cadre ne permet que la réalisation particulière et insatisfaisante d'un désir singulier. L'homme s'approprie sa sexualité en la transformant en érotisme, mais chaque individu ne s'approprie son désir qu'au titre d'une tension entre l'érotisme dont il dépend et la sexualité qui le travaille. Autrement dit, le goût de l'interdit naît de la volonté de s'approprier son propre désir et non de le laisser simplement se réaliser dans les limites de sa culture. Ou comme le dit Bataille, l'horreur de l'interdit maintient dans l'angoisse de la tentation. Ainsi de l'exemple de la fascination pour les cadavres ou de Phèdre dans l'Histoire de l'érotisme.
Le secret du désir est donc dans l'obscénité, c'est-à-dire dans ce constant passage à la limite . A l'image du vertige qui est à la fois horreur du vide et tentation du saut, l'obscénité est à la fois définition de l'interdit et tentation de la transgression.
Aussi, si l'interdit est si excitant, c'est que lui seul me permet de m'approprier mon désir. Mais si cette appropriation est si nauséabonde, c'est en tant qu'elle est aspiration vers l'animalité, c'est-à-dire goût paradoxal pour l'insignifiant, l'immonde ou l'indifférencié.
Est-ce dire alors que c'est l'interdit qui excite la moralité des individus?
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