Lectures philosophantes

Lectures philosophantes

dimanche 29 novembre 2009

Cinéma et philosophie - Bunuel et la surréalité du désir

Bunuel et la surréalité du désir

Les graines d'asphodèles



Réalité désirée, désir rêvé - la magie du surréel




Bunuel, L'âge d'or (1930) - naturalité du désir





Rêve ou réalité?

Hitchcock, La maison du docteur Edwardes (Spellbound) (1945)



Bunuel, Le fantôme de la liberté (1974)
(séquence non reproduite)


Le cours fera allusion aux développements de G. Deleuze sur le cinéma de Bunuel et en
particulier à des longs passages extraits de Cinéma et philosophie 1, l'image-mouvement, p. 176-186.
On retrouvera une part des propos de Deleuze relatif à la question du rapport entre pulsion et image dans le cours en ligne du 16/03/82 .

mardi 24 novembre 2009

Synopsis du cours du 19/11/09 - Eros entremetteur, Platon 2/2

Ainsi, le désir est cet entre-deux dont toute la dynamique est d'entremettre 2 êtres ou 2 choses, de faire être cette relation comme une puissance toujours en jeu, de faire de cette puissance le vecteur du beau et du bien, puissance qui, atteignant son plus haut degré d'expression, produit un être en excès (enfant ou oeuvre).

Ce faisant, la dernière partie du discours de Diotime dans le Banquet de Platon doit se lire à l'aune de cette définition du désir. C'est à trop oublier qu'il s'agit ici de désir que l'on fait de ce texte le paragon d'une dialectique ascendante et le creuset d'un amour platonique qui n'a de spirituel que le nom. Ainsi, l'ascension évoquées par Diotime des beautés sensibles vers le Beau intelligible est encore et toujours l'oeuvre d'un désir qui fait l'entremetteur entre le sensible et l'intelligible. Ce faisant, le lien entre le sensible et l'intelligible relève moins d'une hiérarchie que d'une dynamique qui ne cesse de mettre en relation le sensible et l'intelligible. Il n'y a donc autant ascension vers l'intelligible que descente vers le sensible.
Dès lors, le Beau en soi est certes l'achèvement de l'attirance érotique en tant que celle-ci fait entrevoir l'unité des motifs du désir et la pleine puissance de son expression. Mais il ne saurait y avoir de désir qui ne trouve d'abord à s'exprimer dans la beauté des corps. . Mais la simple jouissance des beautés sensibles vaut autant que la contemplation de la beauté intelligible en tant que toutes deux sont l'entremise du sensible et de l'intelligible. La différence de valeur n'est ici qu'en terme de puissance d'être et de production. L'ascension qui procède des beautés sensibles vers le Beau en soi est la traduction des degrés de puissance du désir, le plus haut degré de l'échelle, c'est-à-dire la plus forte puissance d'expression du désir. Autrement dit, il faut jouir des corps pour entrevoir la beauté elle-même de même que l'on ne saurait jouir de la beauté elle-même sans voir qu'elle est déjà dans les corps.

Ainsi, le désir est une puissance en tant qu' :
  1. il est la faculté à produire un relation; comme entremetteur, il fait être la relation entre 2 êtres ou 2 choses et évalue la valeur de cette relation à l'aune de ce qu'elle produit.
  2. il est une force, un pouvoir d'action; entremetteur, le désir met ensemble et cette relation oriente vers quelque chose de supérieur (aspiration) et produit quelque chose en excès (enfantement ou création).
  3. il est une figure plus qu'un concept ou une idée; comme expression d'une puissance, le désir n'est pas une idée que l'on possède, mais quelque chose qui nous possède et qui nous fait être.

Synopsis du cours du 12/11/09 - Eros entremetteur, Platon 1/2

Platon a toujours eu a souffrir de ses lecteurs. Alors qu'il invite à exercer sa pensée par l'entremise de ses dialogues, on a tôt fait de réduire son écriture à l'exposé de quelques thèses. L'histoire de la philosophie pourrait se lire comme l'ensemble des contre-sens fait sur l'oeuvre de Platon. On est jamais assez philosophe quant on lit le père de la philosophie, on est toujours un peu trop savant ou quelque peu sophiste.

Il en va ainsi de discours de Diotime dans le Banquet. On en fait la source d'une certaine idéalisation de l'amour sous le titre d'un prétendu "amour platonique" qui répudie toute forme de désir charnel pour mieux sacraliser toute forme de désir plus spirituel. C'est là ne rien entendre à la puissance d'Eros qui ne pousse à la contemplation d'une certaine idée de l'amour qu'au titre d'une épreuve à travers toutes les formes du désir.
Socrate résume ainsi l'essentiel du discours de Diotime par la définition d'Eros comme puissance et vaillance, c'est-à-dire comme capacité dont l'exercice lui confère une certaine valeur. C'est ce savoir général sur Eros qui doit servir de guide pour la lecture de l'ensemble du discours de Diotime.
Ainsi, Platon définit successivementEros :
  • comme intermédiaire (métaxu) entre 2 êtres ou 2 choses. Le désir est l'entre-deux, la relation entre 2 êtres ou 2 choses. Le désir est donc à la fois un moyen, un élan et un lien, c'est-à-dire une dynamique qui ne cesse d'entremettre les êtres et les choses;
  • comme figure ambiguë, à la manque et élan, indigence et ressource, le désir n'est qu'en tant qu'il est une dynamique toujours en mouvement, toujours plein d'allant, où le manque affûte le désir, où l'élan le comble sans éteindre sa soif;
  • comme désir de possession du beau et du bien, Eros est une relation qui fait être, une puissance qui participe de ce à quoi il est en relation, une médiation qui parvient à l'existence par l'entremise;
  • comme désir de l'immortalité par la beauté, Eros est enfantement selon le corps et selon l'âme; il est une puissance qui, par sa vigueur, trouve à s'accomplir dans la procréation ou la création.

dimanche 22 novembre 2009

Cinéma et philosophie - Perversion de la possession

Perversion de la possession
séquence 1: Belle de Jour (1967) - Le Coréen






(Autres séquences à venir...)

mardi 17 novembre 2009

Absence

Pour des raisons d'ordre professionnelles, le cours "Cinéma et philosophie" du 24 novembre 2009 ne pourra avoir lieu. Celui-ci est reporté au 8 décembre 2009 suivant les mêmes modalités.
Pour rappel, les cours "Cinéma et philosophie" portant sur Belle de jour de Bunuel ont donc lieu les mardis 17 novembre, 1er et 8 décembre à 20h, Cours St louis, 9, quai Finkwiller à Strasbourg.

dimanche 15 novembre 2009

Cinéma et philosophie - séquences pour le cours du 17/11/09

L'idéal de la possession: posséder ou être possédé?

Séquence 1 et 2: Rêve et réalité de la possession








Séquence 3: Le théâtre du masochisme



En guise de complément, on pourra consulter les synopsis suivants:
Désir et conscience: l'en soi et le pour soi
La possession, Sartre
Masochisme et Sachermasochisme
Les textes servant à dégager un concept de possession sont ceux de Hegel, Phénoménologie de l'esprit, IV, 3 et de Sartre, l'Être et le Néant, IV, 2, 2

lundi 9 novembre 2009

Bibliographie

La bibliographie ne contient ici que les textes qui seront étudiés durant l'année.

Le discours de Diotime dans Le Banquet de Platon, trad° Jacottet, éd° Livre de Poche. On se référera par ailleurs aussi souvent que possible à la trad° Brisson en GF. Le discours d'Alcibiade dans le même dialogue sera sollicité en fin d'année.

Le livre III de l'Ethique de Spinoza, trad° Pautrat, éd° Points-Seuil. La traduction Appuhn en GF sera elle aussi sollicitée.

Le texte intitulé "Du grand désir" dans la troisième partie d'Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche, trad° Bianquis, éd° GF. Ce texte servira de point de départ pour aborder d'autres textes du même auteur.

La première partie de l'Anti-Oedipe de Deleuze et Guattari, éd° Minuit et plus particulièrement les chapitres 1 (La production désirante) et 5 (Les machines). On fera aussi appel à quelques textes du second tome de Capitalisme et Schyzophrénie, Mille Plateaux.

L'essentiel de La part maudite II de G. Bataille, éd° Gallimard. D'autres textes seront sollicités.

On naviguera dans Ou bien... ou bien de S. Kierkegaard, éd° Tel-Gallimard en accordant une importance plus particulière au Journal du séducteur et à La valeur estétique du mariage.

En guise de plan


Plan de la troisième année du cours le désir attrapé par la queue. A noter que plan s'entend ici en un sens géographique plus que hiérarchique. Un plan doit aider à s'orienter dans la pensée, non à condamner celle-ci à répéter le même mouvement.

Synopsis

JH. Fragonard et M. Gérard, Le baiser à la dérobée, 1787-89

Le synopsis du cours du 22/10/09 , c'est-à-dire la seconde partie de l'introduction, a été publié ici.

mardi 3 novembre 2009

Marche philosophante du 7/11/09 - Désir et plaisir

Le 7 novembre 2009
Marche permettant de philosopher pas à pas

Thème: Désir et plaisir
Durée approximative: 3h à 3h30 mais comptez 4h30 avec les pauses réfléxives.

Aucune difficulté particulière à signaler sur le parcours.

Rendez-vous sur le parking de la Gare de Rosheim à 13h. Cf. Plan.

Pour ceux qui souhaitent faire le trajet en train, départ du train (direction Sélestat via Entzheim et Molsheim) à 12h30; retour par le train de 17h28. RDV sur le quai du train en Gare de Strasbourg (en temps normal quai n°9) 10 minutes avant le départ.


Merci à ceux qui souhaitent participer à la marche de me signaler leur venue par e-mail. (Cf. petite enveloppe ci-dessous).


Textes pour les cours du 5 et 12/11/09 - Platon, l'aspiration


Platon, Le banquet, Extrait du discours de Diotime (201d-212c),
traduction Ph. Jacottet, éd° Livre de Poche.














Synopsis du cours du 22/10/09: Désir en puissance 2/2

Si désirer, c'est affirmer quelque chose en propre, il convient de remarquer combien le désir est une puissance relative. Puisque le désir est toujours en puissance, il n'y a d'expérience pleine et entière du désir que pour le sujet désirant capable d'exprimer cette puissance; à défaut d'une vitalité du désir qui nous est propre, celui-ci n'est qu'en tant que manque, c'est-à-dire avant tout en manque de lui-même. Aussi, autant "tu m'as manqué(e)!" peut être la pire des déclarations d'amour, autant "je te désire" peut en être la plus probante.

A ce titre, on pourra, dans une seconde partie du cours, développer la figure d'un Eros démon, à la fois facétieux, séducteur et schyzo. Car, si le désir est épars (cours 1/4), si le désir, comme manque, est désir manqué (cours 2/4), alors le désir n'est ni un être, ni une chose, mais l'expression de ce qui circule entre les êtres ou les choses. Le désir est un entre-deux, un intermédiaire (Platon), un flux, un potentiel (Deleuze-Guattari). Dire "je t'aime" n'est jamais vraiment l'affirmation de quelque chose sur l'objet de son amour, mais l'expression d'une rencontre avec cet objet. Ce faisant, exprimer un désir, c'est produire celui-ci dans le réel, c'est-à-dire inscrire cette force dans un rapport avec des êtres ou des choses. On pourra voir combien le concept de machine désirante chez Deleuze-Guattari rend compte de ce processus qu'est le désir. On ne désire jamais telle chose, on ne fait que désirer un certain rapport entre les choses ou les êtres.
Ce faisant, la valeur du désir n'est jamais relative à la valeur de son objet, mais à la vitalité de ce désir. Le désir produit quelque chose qui lui est propre, rend sensible la manifestation d'un rapport entre les choses et les êtres qui ne se réfèrent. PIl n'y a d'autres normes du désir que la puissance du désir lui-même. Aussi, puisque désirer, c'est produire quelque chose, on pourra voir en quoi ce produit est toujours en excès: il est une dépense improductive (G. Bataille), c'est-à-dire sans autre valeur qu'elle-même. Le désir ne se marchande pas, car il n'a de valeur que pour ceux qui désirent.
Enfin, il faudra montrer combien l'ambiguité du désir fait toute sa fantaisie. A mi-chemin entre approche et toucher, entre délicatesse et brutalité, entre instantanéité et durée, le désir est séduction. Entre la figure du séducteur et celle de l'époux (S. Kierkegaard), le désir est ce qui se fraye un chemin dans l'incertitude. Désirer, c'est faire preuve d'un trésor d'imagination, car il n'y a pas de désir qui puisse faire l'économie de sa vitalité.