Qu'en est-il alors de la mélancolie? Est-elle le symptôme ou le remède à toute expérience du désir? Cf. thème de la mélancolie amoureuse,3ème partition de l'Anatomie de la mélancolie de R. Burton (1621). La mélancolie est autant l'effet que la cause de l'emprise de "l'amour sauvage et fou". Toute l'ambiguité du désir est d'être autant vecteur d'intensité que source d'une fureur pleine d'emportement. La mélancolie est la maladie du corps et de l'âme, celle d'une âme qui a un corps (dévaluation de l'idéal), celle du corps qui à une âme (valorisation du réel).
Cependant, Burton distingue entre l'âme [soul] comme support et l'esprit [mind] comme état ou disposition d'esprit relatif à un certain équilibre entre l'âme et le corps (quiétude [quietness]/inquiétude [unquietness], aise [easiness]/malaise [uneasiness]). Ce faisant, la mélancolie est décrite comme une perturbation plus ou moins présente selon les états du sujet désirant. Aussi est-ce par nature que le désir ne peut être que mélancolie, mais c'est par accident que cet état de l'esprit [mind] porte atteinte à l'âme [soul] elle-même. Par nature, le désir est mouvement vers..., tension dans..., recherche de... dont la tranquilité est au mieux l'aboutissement du désir. Autrement dit, le plaisir est le résultat jouissif d'un processus embarassant. Le plaisir est le rebus d'un devenir, c'est-à-dire le résultat d'un mouvement qui n'abolit en rien le mouvement lui-même.
Cependant, Burton distingue entre l'âme [soul] comme support et l'esprit [mind] comme état ou disposition d'esprit relatif à un certain équilibre entre l'âme et le corps (quiétude [quietness]/inquiétude [unquietness], aise [easiness]/malaise [uneasiness]). Ce faisant, la mélancolie est décrite comme une perturbation plus ou moins présente selon les états du sujet désirant. Aussi est-ce par nature que le désir ne peut être que mélancolie, mais c'est par accident que cet état de l'esprit [mind] porte atteinte à l'âme [soul] elle-même. Par nature, le désir est mouvement vers..., tension dans..., recherche de... dont la tranquilité est au mieux l'aboutissement du désir. Autrement dit, le plaisir est le résultat jouissif d'un processus embarassant. Le plaisir est le rebus d'un devenir, c'est-à-dire le résultat d'un mouvement qui n'abolit en rien le mouvement lui-même.
L'ironie [wit] est ce dérèglement du désir à la fois signe d'une intensité particulière et symptôme d'un déséquilibre chancelant. Elle est le signe d'une vigueur en matière de désir qui a pour seul inconvénient d'attrister. Ce faisant, l'ironie peut avoir une fonction thérapeutique. Cf. Shaftesbury, Lettres sur l'enthousiasme (1711). L'ironie est le poison du désir comme son remède: il est l'inquiétude qui perturbe la simple jouissance et le jeu qui permet la relance du désir. Désirer réclame sa part d'ironie nécessaire pour ne pas simplement jouir, mais se réjouir encore.
Aussi, désirer certes attriste mais pour mieux nous réjouir. L'expérience du désir est en même temps celle d'un poison et d'un remède: le désir est sa propre pharmacie. Car le désir soliloque, c'est-à-dire travaille le sujet désirant, le faisant se découvrir désirant et creusant ainsi une troublante intimité à lui-même. Désirer, cela peut être autant s'enfermer dans l'égoïsme des jouissances que permettre l'éhappée vers les autres lieux du plaisir. Car désirer, c'est se découvrir, c'est-à-dire autant creuser en soi-même que s'ouvrir à autre chose que soi-même.
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